Regarder l’être, l’aimer, savoir aussi ce que ses failles dévoilent. Appelez comme vous voulez ces enfants, qui deviennent des adultes à leur manière. Handicapés ? Décalés ? Peut-être, par une périphrase même qui se veut positive, en situation de handicap. Il reste un émerveillement que nul ne peut concevoir sans l’avoir vraiment vécu : la joie dans les yeux d’une fille ou d’un fils, d’une sœur ou d’un frère dont les facultés psychologiques ou physiques (parfois les deux, toutes mélangées) sont altérées.

Léa Hirschfeld, en publiant Zeno dans une collection que dirige la Villa Albertine, institut français de la culture et de l’éducation dont le siège se trouve à New York, invite à parcourir le chemin qu’elle a suivi, pas à pas, pour mieux comprendre Anton, son frère aîné. L’essentiel de l’action se déroule à Zeno Mountain Farm, dans le Vermont. Le camp d’été qui s’y tient instaure la coexistence égalitaire de tous, médecins et patients, valides et handicapés. La culture américaine y règne. La […]