Jeff Nichols nous avait habitué, dans ses premiers films, à une mise en scène brillante, pleine de fantaisie et d’originalité. Il nous présente ici une œuvre sans aucun artifice, classique dans la forme et sur le fond, dépouillée et d’une grande sobriété. Mais ce n’est pas une critique car c’est un parti pris du réalisateur pour mettre davantage en lumière la gravité du sujet et éviter une virtuosité qui pourrait brouiller la vision que doit avoir le spectateur de l’histoire intime de ces personnages simples et discrets, tout entiers dans leur obstination à vivre leur amour. Certains critiques s’y sont trompés qui y ont vu un film plat, lent et figé alors qu’il est profondément humain, délicat et puissant. En retraçant l’histoire du fameux arrêt de la Cour suprême des États-Unis, Loving v.Virginia (1967), le réalisateur rappelle une étape importante dans la conquête des droits civils pour les noirs américains. Et on doit se féliciter au contraire que des cinéastes mettent leur talent au service de l’histoire de la libération des peuples. Car en ce domaine, comme en bien d’autres l’actualité nous prouve que rien n’est jamais acquis. […]
Loving
Mildred et Richard Loving s’aiment et décident de se marier. Seulement nous sommes en 1958 dans l’État de Virginie où les lois ségrégationnistes interdisent les mariages entre noirs et blancs.