David Meyer fait d’abord remarquer que si nombre de textes de la Bible hébraïque présentent un Dieu qui appelle son peuple à un comportement violent et qui condamne les « idolâtres » se réclamant d’autres dieux, les juifs, peut-être même déjà aux temps bibliques, n’ont pas suivi ces injonctions. Il est en effet possible de voir les textes bibliques décrivant les violences du peuple juif vis-à-vis des indigènes de la Terre Promise comme des fictions narratives condamnant toute représentation idolâtrique de Dieu et toute prétention des hommes à s’en faire une image. David Meyer explique également que le texte biblique, même s’il doit être considéré comme sacré, est seulement un potentiel d’interprétations à l’infini, celles-ci faisant également partie de la « révélation ». D’ailleurs, jusqu’au VI e siècle de notre ère, le texte biblique n’était qu’une matrice de consonnes et voyelles et sans séparation en mots, ce qui exigeait qu’on doive en faire des interprétations plurielles. Ce n’est que récemment qu’est apparue une forme de fondamentalisme juif et l’idée que tous ceux qui ne sont pas des fanatiques sont en fait des traîtres par rapport à leur foi.
Jean-Michel Maldamé fait d’abord remarquer que les […]