Mare of Eastown est une mini-série en sept épisodes, portée par une époustouflante Kate Winslet et diffusée en France sur OCS. Elle a été créée par Brad Inglesby, qui a grandi dans la région où se déroule l’histoire. Tous les épisodes sont réalisés par Craig Zobel (déjà au crédit de l’excellente série The Leftovers).

Kate Winslet y incarne le personnage principal, Mare Sheehan, sergent-détective de la petite communauté d’Easttown, en Pennsylvanie. Un an s’est écoulé depuis la disparition d’une jeune fille. Tous les regards sont tournés vers Mare qui n’arrive pas à résoudre l’enquête et la pression monte. Sa vie familiale de plus s’effrite : son ex-mari est sur le point de se remarier, et la mort de son fils pèse lourdement. Comme si la vie n’était pas déjà assez compliquée, le corps d’une lycéenne est retrouvé dans un ruisseau voisin. Les deux crimes ne semblent pas avoir de lien direct, mais c’est malgré tout un nouvel événement tragique pour cette petite communauté.

L’interprétation de Mare Sheehan ne ressemble à rien de ce que nous avons déjà vu de Kate Winslet auparavant. Nous la voyons fumer, boire, avoir des relations sexuelles occasionnelles et enfreindre la loi qu’elle a pourtant juré de faire respecter. Facilement irritable et dotée d’une personnalité « piquante » que seul un cactus pourrait apprécier, Mare Sheehan ne laissera personne indifférent. Pourtant, bien qu’elle soit extrêmement antipathique, Mare pourrait bien être l’un des tous meilleurs rôles de Winslet. Elle parvient à rendre cette personne extrêmement intrigante et carrément captivante. C’est un rôle charnu que Winslet manie avec aisance, plongeant ses dents dans l’âme richement stratifiée de cette femme.

Si nous voyons Mare lutter dans ses diverses relations sociales, les téléspectateurs la voient aussi sous son meilleur jour, lorsqu’elle travaille. C’est une femme forte, officier de police, cherchant à résoudre un meurtre dans une petite ville où tout le monde se connaît et se retrouve en plus souvent marqué par des liens familiaux. Fougueuse et déterminée lorsqu’elle a une affaire sur laquelle enquêter, Mare est alors comme un chien rongeant son os. Elle ne va pas le lâcher… et même une mise au repos forcée par son supérieur ne changera rien. Car si la vie sociale de Mare est un désastre, il y a bien une chose dans laquelle elle excelle, c’est dans son métier de détective.

Tout au long de la série, nous découvrons la vie de Mare. Ses relations avec son ex-mari, Frank, joué par un David Denman presque méconnaissable, sa fille aînée Siobhan (Angourie Rice) et son jeune co-équipier(Evan Peters) sont pétries de sincérité. À côté de cela sa relation avec sa mère Helen (Jean Smart), faite de complicité et de rejet, offre certains des moments les plus touchants de la série. Le duo se traite terriblement mais s’aime aussi très visiblement et leurs conversations sont d’une authenticité rare. Winslet et Smart sont brillantes ensemble à l’écran.

Mais l’un des points les plus forts de la série se situe dans l’arc naratif principal qui se tisse à travers l’étude parfaitement imaginée d’une communauté (celle formée par les habitants d’Eastown) et de la façon dont elle perdure. Aucun des deux ne semble secondaire par rapport à l’autre. Mare of Easttown traite ainsi autant de la psychologie des événements terribles et de la façon dont ils sont absorbés par ceux qui les entourent – et les affectent – que de la résolution du crime qui en est le cœur.

Mare of Easttown est une série vraiment fascinante, avec une Kate Winslet au sommet de son art. Une excellente proposition pour cet été disponible à la demande sur OCS.