Les journaux intimes, tenus généralement par des jeunes filles ou des femmes, intéressent les historiens pour leur apport à la connaissance de la société, à celle du vécu quotidien et quelquefois de l’intime. Mais tous ne se valent pas. Celui tenu par Marie Chavannes présente un triple intérêt. D’abord par la longue période qu’il couvre. Malgré des intermittences, elle l’a tenu tout au long de sa vie, y revenant au moment de son veuvage, comme un confident de son chagrin. Ce journal peut être complété grâce à une abondante correspondance qui a été conservée.

Ensuite Marie Chavannes a traversé le siècle, s’enrichissant des multiples personnalités rencontrées grâce à son mari le docteur Octave Monod, à son gendre Jean-Marcel Jeanneney plusieurs fois ministre du général De Gaulle, à son fils Noël à l’ONU, à son amitié avec Clemenceau, à ses propres engagements au service de la cause des femmes. Enfin Marie Chavannes est protestante et la religion a eu […]