Bien sûr, depuis que la nouvelle s’est répandue, chacun s’en va soulignant que Quincy Jones avait porté l’éclectisme au sommet du possible, ayant travaillé pour Lionel Hampton et Frank Sinatra, mais aussi pour Ray Charles et bien entendu Michael Jackson – pour trois disques de légende. Mais quelle était la patte, la manière de cet orchestrateur-arrangeur exceptionnel, dont Nadia Boulanger, dont il voulait suivre les cours au conservatoire de Fontainebleau, prétendait n’avoir rien à lui apprendre parce qu’il savait déjà l’essentiel ?
Avant tout la puissance de la rythmique. Avec l’orchestre de Count Basie comme avec les rock stars, Jones faisait parler la batterie comme d’autres la poudre. À la différence de ses contemporains – lesquels ? C’est un catalogue à rendre fou ses congénères, alors disons de Michel Legrand, Neal Hefti, George Martin et Phil Spector –, il construisait ses productions sur une attaque énergique et des cuivres ou des guitares à pleine force. Au-dessus de ces fondations, les cordes pouvaient apporter leur grain de velours : il suffit […]