Les violoncellistes vivent avec les partitions des Suites depuis leur plus jeune âge – à la différence des pianistes qui disposent d’un répertoire très large quand ils veulent interpréter Bach. Aborder ce répertoire n’en est pas moins une gageure, Pablo Casals, Paul Tortelier et tant d’autres ayant déjà gravé des interprétations de référence. Valérie Aimard ajoute sa pierre à l’édifice collectif avec beaucoup de talent, jouant tout à la fois de sa puissance, de sa sensibilité et de son humilité. « C’est un corpus exceptionnel, nous explique l’artiste. À l’époque de Bach, il faut s’en souvenir, l’instrument n’était pas soliste. On a donc le sentiment qu’au fil des compositions Bach a fait preuve d’une audace de plus en plus grande, laissant libre cours à une écrire de plus en plus riche. La première Suite est limpide, la deuxième plus harmonique, la quatrième, écrite en mi bémol, tonalité exigeante pour le violoncelle, se révèle encore plus étonnante… Quand on les joue en public, on a l’impression d’un immense delta qui s’ouvre devant soi. »
Lorsque autrefois les disques étaient […]