En effet, une parole prononcée et répétée tous ensemble par un groupe a souvent plus de poids qu’une parole dite du haut de la chaire. Mais que disent nos chants sur l’importance de servir ensemble, femmes et hommes ? Que disent-ils de la place des femmes, de nos mères dans la foi, qui sont souvent reléguées dans les marges des textes ou de l’Histoire ? Tout au plus ose-t-on parfois accorder au féminin un adjectif (ex. « je suis heureuse, tu m’as donné ton nom »). Que faire face à ce manque ?
L’absence de certaines thématiques dans nos répertoires n’est pas nouveau. John L. Bell, pasteur jeunesse dans l’Église d’Écosse et compositeur d’hymnes dans la deuxième partie du 20e s. témoigne ainsi en 1993 dans le magazine Reformed Worship :
« J’ai découvert que nos hymnes représentaient rarement la détresse des pauvres devant Dieu. Il n’y avait rien qui traitait du chômage, rien qui traitait de la vie dans une société multiculturelle et du sentiment d’être privé de ses droits. Il n’y avait rien sur la maltraitance des enfants […], qui reflétait la préoccupation pour les pays en développement, rien qui aidait à nous considérer comme les frères et sœurs de ceux qui souffrent de la pauvreté ou de la persécution. »
Ce constat le poussa à composer de nouveaux chants et à en récolter dans le monde entier. Voici une version d’un de ses chants, There is a line of women (Voici une lignée de femmes), écrit en 2002, interprétée par le trio écossais Siskin Green. Il reprend l’histoire de plusieurs femmes de la Bible et nous rappelle leur place importante dans […]