Tendre est le jour au jardin des musiques. Un festival, des estivants, du soleil, et l’on croirait – viatique des enfants – que le monde a devant lui des siècles à vivre en paix. L’art des sons s’affranchit des frontières, affirme la rumeur. Il est vrai que des initiatives, inconcevables ailleurs, unissent en doubles-croches des peuples ennemis. Nous savons bien que, dans la réalité, c’est un peu plus compliqué. Mais quand nous écoutons la violoncelliste Astrig Siranossian jouer pour le public, on se prend à y croire. Puissance de sa douceur. « J’ai eu la chance de naître dans un foyer où la musique était comme chez elle, nous déclare en préambule la violoncelliste. Mon père était pianiste et chef d’orchestre, directeur du conservatoire de Romans-sur-Isère, ma grande sœur Chouchane est violoniste, et mes grands-parents paternels fredonnaient des chants populaires ; je peux dire que la musique a d’emblée fait partie de ma vie. »

La petite fille pensait […]