Les jeunes filles s’opposent à leur grand-mère qui les élèvent et à leur oncle despote moustachu.
Les premiers plans du film nous montrent cinq adolescentes dans leurs uniformes scolaires à la sortie du lycée. Elles sont libres et joyeuses et vont, longues crinières au vent, jouer avec leurs copains masculins au bord de la mer. Rien que de très banal mais c’est oublier que nous sommes en Turquie, à 2.000 kilomètres d’Istanbul et que l’on ne badine pas avec l’honneur des filles dans ce pays. Gros scandale dans le village et quand ces cinq sœurs orphelines rentrent chez elles, leur grand-mère les arrache une à une aux autres pour les corriger de leur conduite jugée indécente. Il n’est pas facile de parler de la condition des femmes en Turquie sans tomber dans le pathos mais Deniz Gamze Ergüven y arrive parfaitement en soulignant la jeunesse, la vitalité et les ruades des cinq sœurs, en particulier de la plus jeune, Lale, 12 ans seulement. Ce sera elle la première à réagir face à l’absurdité de la tradition. […]