Les Français pensent souvent que c’est la Révolution qui a rétabli les protestants dans leurs droits. C’est aller un peu trop vite. En réalité, après la Révocation de l’édit de Nantes, il y a d’abord eu l’édit de Tolérance signé par Louis XVI en 1787. Par celui-ci, le roi a redonné une existence légale aux protestants en permettant l’inscription de leurs naissances, mariages et décès sur des registres d’état civil. Ensuite, c’est le célèbre article dix de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 qui stipule que « nul ne sera inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public ». La période révolutionnaire, largement anticléricale, n’ira pas au-delà de cette « liberté de penser ».

Un retour au temple

Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, décide de régler l’exercice des religions en France. Il signe un nouveau Concordat avec l’Église catholique et établit, par les articles organiques en 1802, l’organisation des autres religions présentes en France à l’époque, juive et protestante. Pour cela, il s’est soigneusement enquis de savoir si le judaïsme comme le protestantisme sont […]