Le lieutenant Hermès Papauran vit un profond dilemme moral : membre des forces de l’ordre, il est témoin et acteur de la campagne anti-drogue meurtrière menée par son institution. Atteint physiquement et spirituellement par ces atrocités, il tente de guérir d’une grave maladie de peau mais son passé le rattrape.
Le cinéma hors norme de Lav Diaz – une trentaine de films au total, dont certains durent jusqu’à neuf ou dix heures – est marqué par une mise en scène profondément minimaliste, la longueur des plans fixes, et des narrations imprégnés des violences de la nature et des hommes de son pays. Ce film s’ouvre sur une séquence quasi documentaire. Dans une école de police un enquêteur raconte à des étudiants en criminologie une histoire de disparition qu’il a résolue mais qui l’a hanté des années durant.
Reconnu peu après comme auteur de violences conjugales, ce personnage complexe et tourmenté sera pendant plus de 3 heures le fil conducteur d’une narration qui a pour toile de fond la sinistre période, aux Philippines, des exécutions extra-judiciaires par milliers, commises au nom de la lutte contre les narcotrafiquants et les toxicomanes […]