Francine Carrillo a exercé différents ministères dans les milieux protestants et les cercles œcuméniques. Elle développe une passion pour l’écriture liturgique et poétique, ainsi qu’une pratique de l’accompagnement spirituel. Elle poursuit en même temps sa quête d’une parole à partager, témoignant de la riche vitalité des Écritures.
Ce livre, qui est assez court, ne l’est qu’au niveau du nombre de pages, car son contenu est à la fois large et profond, et la manière dont l’auteur se saisit des mots – à tel point que ce sont les mots qui nous saisissent – nous fait toucher du doigt notre humanité au travers de la personne de Rahab dans les deux chapitres bibliques où il en est question (Josué 2 et 6).
« Rahab la vaste, la spacieuse, la généreuse / Son nom déjà en dit long / Son nom, à lui seul, suggère un passage, dessine un paysage, invite au voyage… » (p.7). Ces premières lignes sont au diapason de ce que l’auteure nous fait découvrir au fil des huit chapitres où l’on rencontre Rahab sous un jour nouveau, poétique, et tout entrelacé du parcours du peuple d’Israël, et en particulier des deux hommes envoyés en mission vers Jéricho, où des murailles seront franchies, et des rencontres tissées.
Chose significative, c’est au temps du confinement que l’auteure a commencé à écrire cette histoire : « Il faut croire que le confinement physique appelle le déconfinement des esprits. Que l’immobilité, pour être supportable, demande à se doubler d’une autre agilité » (p. 13). De fait cet ouvrage nous entraîne au-delà des murailles – et pas seulement de celles de Jéricho – vers Rahab, personnage qui appartient au peuple des petits, à la marge des âmes bien pensantes, et à la suivance de YHWH.
Déjà l’étymologie de Rahab – qui évoque l’espace, l’ouverture, la largesse – sort cette femme de l’étroitesse où sa position la confine parfois. C’est ainsi que […]