Ce livre est l’œuvre d’un rabbin. Il n’a nulle intention de convertir ses lecteurs au judaïsme. Il veut montrer que celui-ci n’est pas inutile lorsque  dans un pays, le nôtre, on s’afflige de voir le tissu social se défaire sous l’effet de la peur et de la haine. Aux yeux de l’auteur, la fameuse « élection » d’Israël, loin d’être un privilège, est une responsabilité, celle d’élever l’humanité tout entière.

Il est bon d’avoir  une claire conscience de ce qui va mal dans notre société. L’auteur insiste à ce sujet sur l’indéracinable horreur de l’antisémitisme, déclarant à ce sujet la nécessité d’une fermeté sans faille, s’agissant non d’une « opinion », mais d’un délit. Ceci étant, il regrette notre propension à valoriser des informations dramatiques et à considérer comme allant de soi ce qui devrait être sujet de réjouissance et donner des raison d’espérer, d’entreprendre. C’est là le sens du titre : « Réinventer les aurores », à quoi s’ajoute cette citation du Talmud : « Aime ce qui est devenir ». À cela sont ajoutées deux précisions. Il faut défendre la démocratie face à une opinion paraissant préférer l’autorité à la liberté. Ensuite, nous avons une responsabilité particulière, celle de transmettre aux générations montantes les principes moraux hors desquels n’est que barbarie, et parmi eux le souci de sauvegarder une planète menacée. C’est l’importance de l’enseignement qui est là sous-jacente.

Une large place est faite à la Bible, particulièrement à l’épopée mosaïque, source de multiples exemples des difficultés qu’il faut surmonter quand la survie et le bonheur d’un peuple sont en cause. Ainsi l’auteur nous rappelle que Moïse n’a pas été le chef admirable et toujours gagnant qu’on imagine. L’histoire du […]