Le célèbre conte de Noël de Ruben Saillens, l’histoire du Père Martin, a-t-il été repris et adapté par l’écrivain russe Tolstoï, ou tout simplement plagié? Peu importe: ce récit traduit en plus de vingt langues, montre une facette des dons d’une personnalité que l’historien Sébastien Fath qualifie de «principale figure évangélique du protestantisme français au tournant des 19e et 20e siècles». Né dans le Gard en 1855, fort de son héritage huguenot, et décédé à l’âge de 87 ans, Ruben Saillens a vécu une existence marquée par une foi et un engagement féconds.
Marié en 1877 puis consacré pasteur en 1879, il impressionne d’abord par son don pour la prédication. Il en fait bénéficier le courant baptiste qui l’apprécie comme fondateur d’Eglises. Mais, lassé des divisions au sein du mouvement, il préfère prêcher le message évangélique dans le contexte plus large de rencontres inter-dénominationnelles. D’ailleurs, avec son épouse dont il aura cinq enfants, il fonde en 1921 l’Institut biblique de Nogent-sur-Marne d’où sortiront nombre de serviteurs de Dieu.
Brillant orateur, Ruben Saillens s’illustre aussi dans le domaine de […]