Pour rendre tangibles les difficultés et les dangers à surmonter, le livre « Persepolis ou la guerre des libertés » retrace l’histoire de la polémique nationale suscitée suite à la diffusion télévisée du film Persepolis. Son déroulement permet de saisir avec finesse comment le recours à la justice pénale, loin d’ouvrir l’espace d’une libre controverse, peut polariser des causes identitaires, redoublées de conceptions défensives des libertés. Être pris dans un tel combat, c’est se trouver assigné, de gré ou de force, dans un camp belligérant, et confronté à l’exigence d’en assumer les conséquences morales. Au fond, c’est peut-être cela une révolution : découvrir un monde que l’on configure en agissant, et se découvrir soi-même agissant dans cette situation-là. L’un des aspects les plus troublants de cette découverte est la pérennité des mœurs traditionnelles et conservatrices. C’est vrai en Tunisie et au-delà.

Smaïn Laacher est professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Dernière parution : « Croire à l’incroyable. Un sociologue à la Cour nationale du droit d’asile », Gallimard, 2018.

Cédric Terzi est maître de conférences à l’Université de Lille et chercheur au Centre d’étude des mouvements sociaux (CEMS). Il est l’auteur, avec Daniel Cefaï, de « L’expérience des problèmes publics », EHESS, 2012.

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