Un jeune couple de mannequins, Carl et Yaya (qui est aussi influenceuse), est invité pour une croisière sur un yacht de luxe. Tout l’équipage est aux petits soins pour les richissimes clients mais le capitaine, largement alcoolisé, refuse de sortir de sa cabine, jusqu’au dîner de gala, au cours duquel une tempête se lève…

Sans filtre (mais pourquoi avoir choisi ce titre pour Triangle of Sadness, le titre original ???) est une satire sociale acide, radicale, excessive voire outrancière, un film d’un cynisme dévastateur, assez misanthrope… mais aussi tout à fait jouissif (avec quelques haut-le-cœur…) ! Le film est un miroir, à peine déformant, de notre société, avec une vision très pessimiste sur la nature humaine.

Charge féroce contre les excès de la société capitaliste, le film vomit, littéralement, les ultra-riches. La brochette de clients à bord du yacht, ne sachant plus quoi faire de leur argent, est pathétique et obscène. Mais le revers de bâton qui leur est infligé est assez violent. Car ensuite vient le naufrage (dont je vous laisserai découvrir les circonstances) et tout semble s’inverser. Les survivants se retrouvent sur une île déserte et évidemment, tous ces riches clients habitués à être servis ne savent rien faire pour se débrouiller dans de telles circonstances ! C’est alors une pauvre employée du yacht qui prend les rênes, mais qui en profite pour se venger et instaurer d’une main de fer un véritable système matriarcal, profitant seule contre tous de sa nouvelle position de force. Sa monnaie d’échange n’est plus l’argent, inutile sur une île déserte, mais les poissons qu’elle pêche et les bretzels qu’elle a pu sauver du naufrage ! Ironie grinçante… et pessimiste sur la nature humaine.

Mais le film est avant tout une comédie, la satire […]