C’était à Saigon, faubourg de l’Indochine, dans les jardins de Paul-Bernard. Corentin Durand, 28 ans, publie Sarabandes X, un premier roman. Si Flaubert est son ami, ce n’est pas le virtuose de la phrase musicale qui le guide, du moins pas de façon principale, mais l’homme qui voit la décomposition derrière la bonne humeur, le cadavre au-delà de la beauté. Francis Ford Coppola ne laisse pas non plus ce nouvel écrivain de marbre : en installant son personnage principal sur un lit de fortune, allongé sous les pales d’un ventilateur en Cochinchine, il glisse dans son incipit quelques larmes d’Apocalypse Now. Enfin le Godard de Pierrot le Fou passe en filigrane : « En cette année 1971, Angelo Molino participait à l’avènement européen de la civilisation des night-clubs. » Mais Corentin Durand n’imite pas, ne cherche pas la citation frontale : fidèle à ce qu’il aime, il salue des points de repère.

Plutôt que de raconter ses tourments de  […]