« Oublier le passé, c’est se condamner à le revivre » écrivait Primo Levi dans Si c’est un homme. Quatre-vingts ans après la libération de la ville de Sélestat, la Bibliothèque humaniste présente une courte exposition sur ce qu’il s’est passé dans ce lieu pendant la Seconde Guerre mondiale. D’emblée, l’œil du visiteur se pose sur des caisses en bois. Elles ont servi pour la préservation des collections. « Le premier déménagement date de l’été 1940. Lorsque les populations d’Alsace sont évacuées vers le sud-ouest de la France, les autorités françaises décident aussi de faire partir les magnifiques ouvrages de la Bibliothèque craignant que les nazis ne les abîment, explique Laurent Naas, bibliothécaire et responsable scientifique du lieu. Il a lieu vers le château de Hautefort en Dordogne. » Sur les 125 caisses, quelques-unes sont présentées dans l’exposition. Les nazis occupent l’Alsace et demandent la restitution des ouvrages. Un second déménagement ramène les ouvrages à Sélestat.

Au château du Haut-Koenigsbourg

« Après l’intensification du conflit en 1942 et notamment avec les bombardements, les ouvrages sont mis à l’abri au château du Haut-Koenigsbourg, cette fois, par les autorités nazies. » Le monument se trouve à seulement quelques kilomètres de la ville. Pourquoi vouloir mettre les […]