Basée sur le roman éponyme de Bentley Little paru en 2015, les huit épisodes, d’une trentaine de minutes chacun, mettent en vedette Christoph Waltz, Nat Wolff, Brittany O’Grady et Aimee Carrero.
Regus Patoff, un consultant embauché par CompWare, une boîte de production de jeux vidéo sur mobile, pour améliorer son business. Avec son arrivée, les employés de CompWare vont faire face à de nouvelles demandes et des défis qui vont les pousser à tout remettre en question, même leurs vies.
Si la série est présentée comme une comédie, cette exploration surréaliste et métaphorique d’un lieu de travail et de tout ce qui s’y joue, oscille constamment entre comédie noire, thriller et science-fiction, dans la veine de certains épisodes de Black Mirror.
En mélangeant les genres, Le Consultant parvient à marquer des points dans chaque domaine. La raison de ce succès s’appuie sur le personnage de Regus Patoff, interprété magnifiquement par Christopher Waltz (Django Unchained, Inglourious Basterds). L’acteur est génial dès qu’il s’agit de jouer des personnages « pinces sans rire », énigmatiques, qui laissent une étrange impression après leur passage. Et précisément, ce consultant est psychopathique et excentrique… diabolique ou divin et, certainement, mystérieux à souhait. Le spectateur n’a d’ailleurs jamais le sentiment d’être en mesure de découvrir la pleine vérité qui se cache derrière le Regus Patoff de Waltz, qui est pourtant le centre de tout. Il est aussi le point de départ de tous les personnages et c’est ce qui fait que Le Consultant vaut la peine d’être regardé.
Ce qui est aussi passionnant dans cette histoire, c’est l’analyse psychologique que nous pouvons faire de ces jeunes geeks de l’entreprise de jeux vidéo (mais on peut élargir assez facilement à vrai dire…). Elaine et Craig, notamment et prioritairement, pourtant les tout premiers sincèrement scandalisés par la manière d’opérer du consultant-tyran, se laissent manipuler assez facilement, dès que leur propre et insidieuse ambition professionnelle se retrouve titillée par les propositions de Patoff. Certes, il reste un véritable bourreau manipulateur qu’ils vont vouloir percer à jour (le mot percer d’ailleurs peut être pris au sens premier du terme). Mais difficile de cracher dans la soupe quand on peut se voir attribuer un plus grand bureau ou la production d’un nouveau jeu vidéo… C’est aussi dans ce genre de situation que le fond remonte à la surface et que l’esprit de compétition et les affres de la productivité viennent se confronter. Bref… comprenez-moi bien, Le Consultant est intriguant, dérangeant, mais que voulez-vous… passionnant aussi !