Alors qu’Adam et Ève avaient reçu un ordre clair auquel ils ont pourtant désobéi, aucune injonction n’est adressée à leur fils aîné. S’il est facile de condamner Caïn pour son acte meurtrier, ne devons-nous pas tout autant lui reconnaître une force inouïe: celle d’avoir su, dans l’exil, la crainte et la douleur, s’approprier une exigence éthique dont nul avant lui ne savait rien, devenant ainsi le premier apprenti de la responsabilité ?
Cette lecture originale et inspirante du récit tragique de la Genèse nous invite à changer de regard sur cet antihéros biblique, à le suivre pas à pas sur le chemin de la responsabilisation et à nous interroger: sommes-nous aujourd’hui capables de répondre mieux que lui de la relation à nos frères ?