Comment résumeriez-vous votre carrière d’artiste ?

John Featherstone : au début de ces 28 ans passés en France, je proposais surtout des concerts solo destinés à servir de porte d’entrée dans nos églises. Plus tard, j’ai développé un répertoire instrumental de guitare à 7 cordes dans le même but. En parallèle, j’ai composé des œuvres pour chœurs de paroisse : une trilogie de Cantates sur les textes de l’Évangile, ensuite des cantiques Degrés. Enfin, deux œuvres pour chœurs professionnels : Credo et le dernier : Te Deum. Une quinzaine de productions, sans compter les nombreux projets collaboratifs…

Comment est né le Te Deum ?

Lors d’une retraite spirituelle, on me demande : « que regretterais-tu de ne pas avoir fait avant la fin de ta carrière ? » Tout de suite, je réponds : un « Te Deum ». C’était un projet qui mûrissait depuis un certain temps que je remettais à plus tard. Pendant la nuit, je me réveille avec les premiers accords déroutants dans ma tête : le lendemain matin je me lance. Cette prière datant du IVe siècle me frappe par sa force et par sa beauté. Elle conclut une louange passionnée par le constat de notre fragilité : Dieu, tu es notre espérance, ne nous laisse pas tomber. La juxtaposition de la grandeur de Dieu et de ma petitesse, m’interpelle.

Parlez-nous du style musical.

Difficile. Sur le plan vocal, un chœur classique s’associe à deux ensembles jazz-gospel chantant en anglais et en français. Le chœur classique chante en latin (langue d’origine du texte) pour évoquer le passé, formant une trame sur laquelle poser les deux ensembles vocaux dans leur expression actuelle. Le tout interagit, se complète, se fait écho. Pour moi c’est une histoire de réconciliation.

Vous le donnez souvent en concert ? 

Souvent ? Non, l’organisation en serait trop lourde, trop coûteuse. Donc si l’occasion se présente, il ne faut pas la rater ! Nous l’avons donné deux fois en 2017. Et dans quelques jours, le 6 octobre, nous le chanterons au temple de l’Étoile à Paris. Les 24 et 25 novembre nous serons au Temple-Neuf à Strasbourg et au temple St-Étienne à Mulhouse. Pour Paris, le Chœur de Grenelle, jeune chœur professionnel Parisien, s’occupera du côté classique. Les voix contemporaines seront assurées par des membres des Swingle Singers, et d’autres professionnels de la scène gospel internationale. Avec piano, percussions, contrebasse et sax. Le site comporte tous les renseignements.

Avez-vous des projets à venir ?

Entre 2014 et 2016, j’ai réuni une chorale issue de plusieurs paroisses ayant participé à Protestants en fête, pour chanter mes cantates sur la naissance, la vie et la passion du Christ. J’envisage depuis un moment d’écrire une nouvelle œuvre à la portée des chorales de paroisse, et de la « rôder » en région parisienne avec le même type de chorale. Comme c’est un projet en cours, je n’entre pas dans les détails. À part cela, composer de nouveaux chants d’assemblée, dans la même veine que Degrés, enregistrer un nouvel album solo, qui sait ?

Vous déplacez-vous aussi dans les paroisses ?

Oui, avec plaisir, surtout pour deux choses : des concerts solo et des temps de formation destinés aux groupes de musiciens qui accompagnent la louange. Je propose également ma cantate de Pâques en équipe de cinq personnes – l’an dernier nous étions à l’EPUdF de St-Étienne. Ponctuellement, nous organisons avec le mouvement Crescendo des « célébrations artistiques » qui offrent une invitation à vivre la musique en résonance avec sa foi, avec un contenu artistique, des chants allant du XVIe au XXIe siècle, arrangés pour instruments classiques, et un parcours de prière. À bon entendeur.

Pour en savoir plus : www.johnfeatherstone.com