The Revenant est un western car l’action se passe vers 1820 dans le nord-ouest des États-Unis, près de la frontière canadienne et la vengeance est le moteur principal de l’intrigue. Mais c’est un western moderne – comme Clint Eastwood l’a déjà fait avec Impitoyable en 1992 et plus récemment Tarantino, avec Django Unchained et Les 8 salopards -, c’est-à-dire que le réalisateur recherche la vérité historique dans les comportements des personnages. Ces derniers sont grossiers et sales et piétinent dans la boue même s’ils peuvent marcher à côté. De même, les Indiens sont bien décrits et ce ne sont ni de cruels peaux rouges ni de bons sauvages écologistes : ce sont de vrais hommes, parfois bons, parfois mauvais. Dans son film précédent, Birdman, Inarritu filmait en totalité enfermé dans un théâtre. Ici, c’est tout le contraire, l’action se passe exclusivement en extérieur dans des paysages magnifiques, en hiver sous la neige et en lumière naturelle. Cela a amené des contraintes importantes, le film a mis 5 ans à se faire, mais le résultat est bluffant et on peut dire que la nature est un personnage à part entière. Dès le début du film et pendant les premières 50 minutes on est accroché. L’attaque du camp des trappeurs par les Indiens, invisibles au début, est filmée avec brio, mouvements de caméra rapides, gros plans saisissants. C’est un vrai régal. Il y a aussi le combat entre Glass et l’ourse, un morceau d’anthologie qui restera dans la mémoire du 7éme art. […]