The Undoing est inspirée du roman de Jean Hanff Korelitz Premières Impressions. Diffusée sur OCS, on retrouve en tête de distribution un duo plein de charme et bouillonnant de talents, Nicole Kidman et Hugh Grant.

La clé d’un bon whodunnit ou roman d’énigme – c’est-à-dire ces policiers dans lesquels il y a un crime et dont l’intrigue se résume au fait de trouver qui l’a commis – est de désorienter le spectateur sans faire de tricherie narrative, ou en en faisant le moins possible. Et c’est précisément là, la clé véritable de la réussite de The Undoing : une mini-série en 6 épisodes qui nous tient en haleine du début à la fin, pleine de fausses pistes et de rebondissements multiples, nous faisant constamment douter habilement sur nos certitudes concernant celle ou celui qui est derrière l’horrible féminicide au cœur de l’histoire. Car qui a tué Elena Alves de façon aussi sauvage ?
Alors, oui… l’intrigue est mince, avec quelques trous et incohérences, mais reconnaissons-le, cela fait partie tout simplement du charme d’une telle proposition. Tout comme Big Little Lies, une autre série de David E. Kelley, The Undoing se faufile à l’intérieur de la vie de personne outrageusement riches, en partant du principe que si un meurtre horrible se produit dans cet environnement, il sera sans doute bien plus intéressant et certainement croustillant. Découvrir qui a tué Elena Alves devient ainsi un sympathique et passionnant voyage que le spectateur entreprend aux côtés de Nicole Kidman, dont la confusion, la douleur ou le sentiment de trahison se reflètent alternativement sur son visage immobile dans des gros plans qui ne laissent pas insensible. Son anxiété, qui est clairement justifiée dans ce scénario, transparait dans les plans de ses yeux paniqués et de son visage taché de larmes alors qu’elle cherche à découvrir par elle-même, et pendant six heures, si l’homme qu’elle aimait est capable de tuer ou non. Enfin, tout ça peut-être plus simplement pour nous tromper car, sait-on jamais ?… Quant à Hugh Grant : il s’éloigne là, et ça ne fait pas de mal, de la comédie romantique classique pour mettre tout son charme mais un formidable jeu d’acteur également au service de ce suspect qui devient assez antipathique rapidement.

Alors, peut-être devrais-je ne pas en dire davantage, au risque sinon d’en dévoiler trop… sur l’histoire forcément mais aussi sur le superbe casting, car d’autres personnages sont très importants et très bons (le père joué par Donald Sutherland, le jeune et intriguant Noah Jupe, Noma Dumezweni dans le rôle d’une remarquable avocate, et bien-sûr la sublime Matilda De Angelis). En effet, l’essentiel ici, c’est le mystère. Dans ce thriller conventionnel mais efficace, vous trouverez un meurtre, un suspect principal, un procès, une résolution surprenante. Et surtout le fameux cliffhanger traditionnel de fin de chaque épisode, comme pour garantir la dépendance absolue à cette jolie série qui ne souffrirait pas d’une deuxième saison ou d’un prequel où l’on pourrait travailler quelques autres personnages ou nous permettre de mieux comprendre certaines relations qui n’ont pu être suffisamment développées.
