Paul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il est arrêté à la frontière car il existe un autre Paul Dédalus. L’occasion pour lui de se souvenir de son enfance à Roubaix, de la folie de sa mère, de son père veuf inconsolable, du lien qui l’unissait à son frère Ivan, de ses seize ans, et surtout d’Esther, le grand amour de sa vie.
La vie, la jeunesse et l’amour sont évoqués avec ferveur dans ce grand film romanesque sur la mémoire et les sentiments, qui a été encensé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et dont la structure narrative évolue avec beaucoup d’élégance entre le passé et le présent, l’euphorie et la mélancolie. Le réalisateur a déjà, comme on sait, derrière lui une filmographie passionnante. Selon le modèle de ses maîtres Bergmann ou Truffaut, Desplechin retrouve la saveur de sa jeunesse en revisitant ses films précédents à la faveur d’un événement déclenchant : le retour en France, après un séjour prolongé à l’étranger, de l’anthropologue Paul Dédalus interprété par le double du cinéaste à l’écran, Mathieu Amalric. Arrivé à la douane, Paul est interpellé par la police puis interrogé par un fonctionnaire. Il doit alors expliquer l’existence d’un parfait homonyme, qui aurait effectué un séjour en URSS à la fin des années 1980. […]