La révolution tunisienne s’étend sur quatre semaines : du 17 décembre 2010, jour de l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, à la fuite du président Ben Ali, le 14 janvier 2011. Elle est généralement vue comme un élément du printemps arabe méditerranéen qui n’a malheureusement pas réussi à faire triompher la démocratie. Mais en Tunisie, la révolution a été suivie de quatre années de travail institutionnel, qui ont abouti à la mise en place d’un régime parlementaire sur la base d’une constitution civile. C’est bien une démocratie qui s’est installée dans le pays, bien que menacée par l’islamisme radical. Les observateurs occidentaux peuvent y dénoncer à loisir la fragilité du pouvoir avec les rivalités qui déchirent ses dirigeants. Mais, selon les propres termes de l’auteur, « une révolution politique n’entraîne pas forcément une révolution culturelle ».
Yadh Ben Achour est un témoin majeur de cette révolution. Juriste internationalement reconnu, spécialiste de droit constitutionnel, opposant au régime Ben Ali, il a fait partie dès le début de la Commission de la Réforme politique. Il est devenu ensuite le président de la « Haute Instance pour la Réalisation des Objectifs de la Révolution » (HIROR), dès le 18 février 2011. Par ailleurs, sur le plan international il est membre fondateur de l’Académie internationale de Droit constitutionnel, et il a été nommé membre du Comité des Droits de l’Homme de l’O.N.U., en 2012.
Son ouvrage invite le lecteur à considérer la Tunisie dans ce qui lui est propre. À la différence d’autres révolutions qui ont amené des transformations sociales ou culturelles fondamentales, comme […]