Pour ne pas mettre la charrue avant les bœufs, je clique sur ma souris, vais sur internet et cherche tout ce qui se rapporte aux animaux. J’ai l’intention de fournir un travail de fourmi et me rends compte que les expressions grouillent sur la Toile. Pondre cet article et retomber sur mes pattes ne va pas être si facile que ça. Je prends donc ma plus belle plume. Tout ça afin d’éviter de m’entendre dire ensuite par ma cheffe – ou par vous, amis lecteurs – que mon papier ne casse pas trois pattes à un canard. C’est qu’il faut aussi être attentif à la source des informations recueillies. Car, sur le net, on croise parfois de drôles de zèbres qui publient bien des choses farfelues.

Un auteur bien plus célèbre que moi s’est déjà penché sur le sujet. Jean D’Ormesson, connu comme le loup blanc, estime pour sa part que « le français est une langue animale ». Il a publié un texte où l’on reconnaît bien sa griffe. Celui-ci parle du rendez-vous de deux tourtereaux, entre chien et loup. Lui, fier comme un paon, elle avec des yeux de biche, qui finalement, loin de se plaire, vont se regarder en chiens de faïence.

En écrivant ces lignes, j’ai quand même l’impression de noyer le poisson. Que voulez-vous, j’ai un mal de chien à écrire ce papier pour un canard protestant qui parle d’Agneau de Dieu pour des brebis égarées. Allez, loin de moi l’idée de faire l’autruche, et même si mon article ne fait pas un effet bœuf, j’essaierai de ne pas trop prendre la mouche.

Mais revenons à nos moutons. J’avance à pas d’escargots et, devant ma lenteur, mes collègues vont commencer à avoir la puce à l’oreille. C’est que si je reste trop longtemps muette comme une carpe, avec des yeux de merlan frit devant mon ordinateur, ils vont se douter qu’il y a anguille sous roche. Bon, j’ai atteint le nombre de signes escomptés. Ouf, je vais pouvoir m’atteler à autre chose. À la rédaction, on passe parfois du coq à l’âne et là, ça tombe bien. J’ai d’autres chats à fouetter…