C’était la nuit. Le feu crépitait, nerveux. Deux bergers brûlaient de colère. Au-dessus des pâturages de Bethléem, le ciel était dégagé, les étoiles semblaient proches, comme si elles s’étaient intéressées au débat qui faisait rage entre les deux hommes.
– Cette peau de bélier me revenait de droit, c’est moi l’aîné !
– Arrête de ressasser cette affaire ! Déjà avant de mourir, notre père me l’avait confiée.
Les autres bergers se tenaient à l’écart, lassés d’entendre ces deux rancuniers batailler sans cesse pour un héritage bien modeste. Leur père, le vieux Baruk, avait gardé comme un précieux trésor la peau d’un bélier qui était né le même jour que lui. Un animal robuste, le chef du troupeau, capable d’écarter plus d’un prédateur. Et puis, il avait fallu abattre le bélier trop vieux. L’enfant avait protesté, mais finalement, c’est la […]