Que vous soyez à la campagne, sur la côte, en montagne ou resté en ville ou au travail, l’été peut être l’occasion aussi de se divertir et de se nourrir culturellement et spirituellement. Les salles de cinéma sont là (aussi) pour ça et la programmation estivale de cette année vous réserve de jolies surprises comme en témoignera cette petite sélection personnelle tout à fait subjective :

Mercredi 6 juillet

AFTER YANG – de Kogonada – Avec Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Malea Emma Tjandrawidjaja – Le cinéaste Kogonada livre un film de science-fiction apaisé et plein de délicatesse, mais terriblement spectaculaire aussi, comme un regard alternatif stimulant sur la figure de l’androïd.

ENNIO – documentaire de Giuseppe Tornatore – Avec Giuseppe Tornatore, Ennio Morricone, Bernardo Bertolucci – Le réalisateur Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso, The Best Offer) s’attaque à l’un des plus grands mythes de l’histoire du cinéma, Ennio Morricone. Compositeur de génie, l’Italien a signé la bande-originale de plus de 500 films, dont la plupart sont devenus des grands classiques : Le Bon, la Brute, et le Truand, Il était une fois dans l’Ouest, Le Professionnel, Peur sur la Ville, Les Huit Salopards, et tellement d’autres… On ressortira de cette projection avec des étoiles dans les yeux tant la passion déborde de cette œuvre finalement très humble et touchante.

Mercredi 13 juillet

LES NUITS DE MASHHAD – de Ali Abbasi – Avec Mehdi Bajestani, Zar Amir Ebrahimi, Arash Ashtiani – (Cannes 2022) Inspiré de faits réels, ce film raconte une histoire sombre et captivante : celle de Saeed Hanaei, l’assassin de 16 prostituées iraniennes entre 2000 et 2001. Abbasi cherche à démêler l’affaire, à comprendre les mécanismes religieux, sociétaux et même familiaux. Il s’inspire donc directement des crimes de Haneai, mais s’y ajoute l’histoire d’une femme journaliste qui devient le fil conducteur de la narration.

LA NUIT DU 12 – de Dominik Moll – Avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Théo Cholbi – (Cannes 2022) Inspiré d’une trentaine de pages du livre enquête de Pauline Guéna : 18.3 : une année à la PJ (Denoël, 2020), le film s’ouvre sur une explication à l’écran précisant que c’est l’histoire d’un homicide en France qui, comme 800 chaque année, n’a jamais été résolu. Celui d’une jeune femme qui rentrait seule chez elle la nuit et qui a été aspergée d’essence, puis brûlée vive. Un excellent film noir qui reste en tête !

Mercredi 20 juillet 

MAGDALA – de Damien Manivel – Avec Elsa Wolliaston, Aimie Lombard, Olga Mouak – (Cannes 2022) Tourné en 16 millimètres avec le choix d’une mise en scène radicale, Magdala se veut comme « une rêverie sur les derniers jours de la vie de Marie-Madeleine », quand celle-ci s’exila après la mort de Jésus. C’est une expérience à vivre dans la contemplation et un quasi silence des mots, pour se laisser toucher tout simplement. Un film comme un voyage onirique aux plans magnifiques.

L’EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU – de Pier Paolo Pasolini – Avec Enrique Irazoqui, Margherita Caruso, Susanna Pasolini – (Reprise) À l’occasion de l’Événement PASOLINI 100 ANS par Carlotta Films – Œuvre poétique et politique, à la forme libre et inventive alliant réalisme documentaire et picturalité sublimante, L’Évangile selon saint Matthieu a été applaudi à sa sortie tant par les croyants que par les révolutionnaires d’extrême-gauche. Pour mettre en images sa vision très personnelle de la vie du Christ, Pier Paolo Pasolini cherche à la fois l’épure et l’inventivité. Entérinant sa rupture avec le néoréalisme, Pasolini offre avec ce film à la fois mystique et universaliste, l’œuvre moderne sans doute la plus complexe et la plus belle jamais réalisée sur le Christ.

Mercredi 27 juillet 

LE RAPPORT AUSCHWITZ – de Pier Paolo Pasolini – Avec Enrique Irazoqui, Margherita Caruso, Susanna Pasolini – Le réalisateur et ses co-scénaristes ont réalisé un drame férocement engageant, tendu et bien joué qui n’est jamais entravé par son petit budget. Ils livrent un film déchirant qui sert de témoignage durable honorant la mémoire de ceux qui ont été perdus dans les atrocités nazies. 

MARCEL ! – de Jasmine Trinca – Avec Alba Rohrwacher, Maayane Conti, Giovanna Ralli – L’histoire d’une relation mère-fille… La jeune fille est insomniaque et sa mère est une artiste. Au milieu de ce duo : un chien, Marcel. Le récit est raconté à travers le regard de la jeune fille qui aime passionnément sa mère mais voit cette dernière excentrique et ne vivant que dans son monde intérieur, n’avoir d’amour que pour Marcel. Ainsi, Marcel ! est le récit de chaînes d’amour et questionne la possibilité de reconnecter ce qui a été brisé.

Mercredi 03 août 

EN DÉCALAGE – de Juanjo Giménez Peña – Avec Marta Nieto, Miki Esparbé, Fran Lareu – Une histoire improbable qui relève à la fois d’un concept génial et d’une mise en scène immersive nous plaçant à proximité des sensations de son personnage principal, une mixeuse son qui voit un décalage se créer entre les bruits autour d’elle et le moment où elle les perçoit.

Mercredi 10 août 

NOPE – de Jordan Peele – Avec Daniel Kaluuya, Keke Palmer, Steven Yeun – Après Get Out et Us, le réalisateur Jordan Peele est de retour avec ce qui s’annonce être son film le plus spectaculaire. Jordan Peele a travaillé sur Nope avec l’un des chefs opérateurs les plus passionnants en activité, Hoyte Van Hoytema (Her, Ad Astra, Tenet).

Mercredi 17 août

LES DERNIERS JOURS DANS LE DÉSERT – de Rodrigo García – Avec Ewan McGregor, Tye Sheridan, Ciarán Hinds – Ewan McGregor est Jésus — et le diable — dans un chapitre imaginaire de ses quarante jours de jeûne et de prière dans le désert. Le scénariste-réalisateur Rodrigo Garcia y plonge Jésus dans les conflits humains d’une famille ordinaire. « Je prends la figure de Jésus et j’explore la dimension humaine de sa vie », explique Garcia. Une invitation pour le public, quelles que soient leurs croyances, à réfléchir sur le destin de Jésus et celui de cette famille.

LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES – de Olivia Newman – Avec Daisy Edgar-Jones, Taylor John Smith, Harris Dickinson – Avec son premier roman, Là où chantent les écrevisses, la zoologiste américaine Delia Owens a rencontré un important succès qui se prolonge avec cette adaptation cinématographique. Daisy Edgar-Jones, récemment remarquée dans la série Normal People, incarne l’héroïne, Kya, une petite fille abandonnée qui a grandi seule dans les dangereux marécages de Caroline du Nord.

Mercredi 24 août

3000 ANS À T’ATTENDRE – de George Miller – Avec Tilda Swinton, Idris Elba, Aamito Lagum – Le cinéaste se penche à nouveau sur le besoin de se rattacher à des symboles pour survivre. Il revient aux sources des récits, reprenant notamment des éléments des textes sacrés. Œuvre porteuse d’espoir qui rappelle qu’un propos simple comme « l’amour vaincra » peut être exprimée de mille et une manières.

LEILA ET SES FRÈRES – de Saeed Roustaee – Avec Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi – (Cannes 2022) Le réalisateur iranien Saeed Roustaee livre un grand drame familial, axé sur ses personnages, dans le style bavard (mais passionnant) du cinéma italo-américain. On pense à Rocco et ses frères (jusque dans le titre) de Visconti et, bien sûr, au Parrain de Coppola. Mais tout ça dans la culture si particulière et parfois déroutante de l’Iran, marquée par des traditions extrêmement tenaces, beaucoup de faux-semblants, étouffé par la fraude, la lutte des classes, les rivalités de clans et une économie toujours au bord du désastre.

Mercredi 31 août 

LES CINQ DIABLES – de Léa Mysius – Avec Adèle Exarchopoulos, Sally Drame, Swala Emati – (Cannes 2022) Avec une touche de fantastique se jouent ici les drames et les bonheurs qui secouent une famille installée dans un village des Alpes, une occasion de parler de jalousie et d’amour.

LA DÉGUSTATION – de Ivan Calbérac – Avec Isabelle Carré, Bernard Campan, Mounir Amamra – Après la pièce de théâtre, le film… Ivan Calbérac ainsi sa pièce à succès pour le cinéma. Une jolie comédie romantique avec Bernard Campan et Isabelle Carré pour finir ces deux mois d’été. Comme son titre le laisse comprendre, les verres de vin se remplissent ainsi mais l’amour s’ajoute au breuvage…