Compte-rendu de Jean-Claude Widmann, paru dans la revue Libresens n°237 de mai-juin 2018.
Antoine-Barthélémy Clot, né à Grenoble en 1793, n’est jamais allé à l’école, mais son intelligence et son énergie lui permirent de pallier ce handicap. Arrivé tout jeune à Marseille, il débuta comme aide d’un chirurgien-barbier. Il entra à l’Hôtel-Dieu avec l’idée de devenir médecin et cela marcha. D’abord le bac puis une thèse de doctorat. Sa rencontre avec un marchand d’Alexandrie (Égypte) décida de la suite : il est embauché par Méhémet-Ali, pacha d’Égypte, qui cherchait un médecin français pour organiser le service médical de son armée.
Clot y va en 1825 et y restera vingt-cinq ans. Ce qui a joué c’est son entente avec Méhémet-Ali. Celui-ci a la fonction de vice-roi, dépendant du sultan ottoman de Constantinople, un homme intelligent et ambitieux qui rêve d’indépendance et en voit le moyen : le développement avec l’aide des Européens, et peu importe qu’ils soient chrétiens, ce qui est justement le cas du jeune Clot. La tâche est immense. Clot s’attache à ce qui lui paraît la priorité : sortir de la crasse et, pour ça, construire un hôpital digne de ce […]