Avec la Révolution industrielle de la fin du XVIIIe siècle apparait une nouvelle classe sociale, composée par les milliers d’ouvriers qui travaillent dans les factories. Exploitation, misère, et perte de la dignité élémentaire suscitent la réaction d’un homme, William Booth (1829-1912).

William Booth, une enfance dans la misère des cités industrielles

William Booth[1], le fondateur de l’Armée du Salut, est né le 10 avril 1829 à Nottingham (Midlands, Angleterre), baptisé dans l’Église anglicane, dans un foyer qui va être marqué par des revers de fortune. Le Nottingham du début du XIXesiècle n’a pas encore la prospérité que la cité connaîtra grâce à l’industrie textile, et notamment à la fabrication de la dentelle, mais déjà commencent à affluer les employés dans les mines et les filatures. Cependant, la croissance rapide et mal planifiée de la ville va lui donner la réputation d’avoir les pires bidonvilles du pays. Ainsi William Booth découvre-t-il très jeune la misère des cités industrielles. Parfois les bidonvilles se soulèvent : émeutes de la faim et revendications politiques se conjuguent ; les ouvriers pillent des boutiques, incendient quelques usines et même le château de Nottingham en 1832. […]