« Je ne fais pas un cinéma militant mais politique. » Cette déclaration du réalisateur est très pertinente au regard de ce documentaire remarquable. Au début, on entend sur la bande-son la voix de Jean-Luc Godard, qui dit son scepticisme sur la capacité des Allemands à faire des films après l’horreur des camps d’extermination. Puis, un Français bien mis de sa personne discourt sur la jeunesse allemande d’après guerre.

La suite du film va tenter de faire comprendre comment le mouvement de contestation estudiantine des années 60, en Allemagne, a débouché sur l’émergence d’un groupe armé, la Fraction de l’Armée Rouge (ou RAF). Alors que Baader est simplement entrevu dans les bandes d’actualités de la télévision allemande, le film nous fait découvrir Ulrike Meinhof, dans son évolution de journaliste au magazine Konkret à la théoricienne du mouvement révolutionnaire, et qui a opté pour la violence dans les années 1970. […]