Cette comédie est le fruit d’une étroite collaboration entre Christophe Barratier, le réalisateur du film Les Choristes, et Pascal Obispo, le compositeur de la musique. Elle sera jouée pour la première le 17 octobre 2017 au Palais des Sports de Paris. Le réalisateur a tenu à montrer toute la modernité du personnage.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur Jésus ?
Je n’ai pas choisi de travailler sur Jésus. Il y a 4 ans, Pascal Obispo est venu me voir. Il a posé un dossier sur la table, et là, j’ai vu : Jésus. C’est lui qui a eu l’idée de composer la musique. Il m’a proposé de travailler avec lui sur ce projet. Je n’ai pas accepté tout de suite. J’ai pris deux mois pour réfléchir. Je me suis dit qu’il faut que j’aille rechercher au fond de moi. J’ai un passé. Baptisé et confirmé, je ne suis pas en terrain inconnu. Même si j’ai pris de la distance avec l’Église à cause de tous ces gens qui parlent au nom de Jésus et qui font le contraire de son message. Je ne fréquentais plus les églises. Alors, au final, je me suis dit : soit je « bousille » ma carrière et c’est la fin car je touche à quelque chose de fondateur. Ou alors, je saisis l’occasion pour faire quelque chose de bien qui va changer le cours de ma vie. Je ne pouvais pas dire non. Moi, j’ai écrit le texte et fait l’adaptation.
Que représente ce spectacle pour vous ?
Jésus a changé le cours de l’humanité. Je considère ce spectacle comme une quête personnelle avec beaucoup d’humilité. C’est une chose qu’il faut aller chercher, elle ne vient pas à nous. On a pris comme point de départ, le moment où Jésus a été baptisé par Jean-Baptiste. Son baptême marque le début de son ministère. Cette période qui couvre ses trois dernières années avant sa mort. Pour moi, Jésus a été un grand combattant de l’injustice. Il a changé l’histoire à jamais.
Lorsque vous acceptez de travailler sur ce projet, quel est votre objectif ?
Ma volonté était de ne pas imposer une vérité, mais de composer le débat. On ne présente jamais le miracle avec des effets spéciaux comme s’il avait existé. On était conscient qu’on mettait le doigt sur des choses délicates. Alors, tout a été contrôlé pour ne pas dire n’importe quoi. Le plus important, c’est d’amener les gens à se poser des questions. Qu’est-ce qu’on aurait fait à la place de Jésus ? Qu’est-ce qu’on aurait cru ? Comment a-t-il fait pour fasciner autant les gens ? J’attends aussi de remettre certaines choses au point. Son message est très fort et surtout vital. Il me semble un peu oublié aujourd’hui. Il est parfois très dur. Alors, il faut quelquefois se faire violence pour le mettre en pratique. Par exemple, il n’est pas facile d’aimer ses ennemis. Quelle place occupe encore le message de Jésus aujourd’hui dans la vie des gens ?
Peut-on considérer qu’il y a une graine de foi en vous ?
Oui, c’est exactement le terme qu’il faut employer. Il y a une graine de foi en moi. Cette graine ne demande qu’à germer dans le meilleur sens du terme. D’autant plus qu’à 54 ans, je peux mieux comprendre tout ce qu’on m’a raconté pendant mes années de catéchisme en mettant de la distance avec la façon dont les choses ont été dites. Je suis en quête de quelque chose en quoi je crois. Je suis en quête de Dieu. Je répétais des choses que je ne comprenais pas. Aujourd’hui, je cherche à comprendre. Qu’on ne me dise pas que je pense. Non, je cherche.
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