Pour se protéger, l’idée d’une force para-militaire mennonite(Selbstschutz) s’impose progressivement. Inspirée par l’armée allemande, qui occupe l’Ukraine après le Traité de Brest-Litovsk jusqu’en novembre 1918, elle reflète une « militarisation des consciences » ainsi qu’une réponse spontanée à la peur. Des groupes se forment en solidarité avec d’autres colons Allemands, luthériens ou catholiques, bien que des voix s’élèvent pour appeler à la repentance et faire prévaloir la tradition de non-résistance. Mais l’opinion mennonite est favorable à une Selbstschutz. Pour éviter une division, les responsables convoquent une conférence à Lichtenau, du 20 juin au 2 juillet 1918. Ils concluent que : 1/ chacun peut interpréter personnellement ce qu’implique la non-résistance ; 2/ la « non-résistance » est l’idéal chrétien le plus élevé mais on ne peut l’imposer. Tant que les Allemands seront présents, la Selbschutz n’aura pas de […]