Giovanni réalise malgré de nombreuses incertitudes un film sur la vie d’un intellectuel communiste en 1956, année de l’invasion soviétique de la Hongrie. Pendant ce temps, son mariage est en crise.

Dans ce dernier long métrage, le réalisateur jette un regard piquant et drôle sur le cinéma moderne en incarnant le cinéaste Giovanni (son propre nom de naissance) au bord de la crise (de couple et personnelle) alors qu’il prépare le tournage de son nouveau projet.

Moretti observe la fin d’une époque en utilisant, dans le même temps, avec beaucoup de finesse, la métaphore historique du communisme italien.

Ici donc, Giovanni réalise un film inspiré par sa colère encore vive face à l’incapacité du Parti communiste italien à se dissocier de l’Union soviétique après la répression brutale par cette dernière de la révolution hongroise en 1956. Moretti intègre ce cirque politique dans un vrai cirque – un cirque hongrois, qui arrive dans une banlieue ouvrière de Rome en octobre 1956 à l’invitation de la section locale du Parti communiste italien, peu avant le début de l’insurrection à Budapest. Cette fin d’une époque c’est aussi une façon de dire que les temps changent et cela ne semble guère le réjouir.

En se mettant en scène dans la peau de ce réalisateur acariâtre qui se débat entre toutes sortes de problèmes, comme si la fin du monde était là, Moretti traite de nombreux sujets en vracs unifiés paradoxalement par une sorte de bonheur ambiant exprimé notamment par les chansons façon comédie musicale. Il y a ses problèmes de couple avec son épouse (Margherita Buy), un producteur français quelque peu véreux (Mathieu Amalric), sa fille (Valentina Romani) qui le délaisse pour se mettre avec un ambassadeur beaucoup plus âgé et un cinéma actuel et une industrie cinématographique qu’il ne semble clairement plus comprendre.

On retiendra cette douce et tendre mélancolie qui s’échappe tout au long du film et qui ravira, tous les amateurs de ce genre de cinéma que Moretti sait si bien nous offrir.

Vers un avenir radieux m’a donné le sentiment d’être comme ces bonbons acidulés, que vous devez sucer tranquillement et laisser fondre dans la bouche pour laisser les parfums et le sucre se répandre.

Vous aurez souvent envie de le croquer pour aller plus vite, mais que nenni… tout le plaisir est justement dans la patience nécessaire. Moretti se déguste de la sorte en se laissant porter tranquillement pour laisser la magie cinématographique s’opérer. Et alors, quelle merveille !