Compte-rendu de Simone Gellibert, paru dans la revue LibreSens n°237 de mai-juin 2018.
En fait, cette obligation était la marque d’une opposition de deux catégories, le masculin et le féminin. Le concile Vatican II (1962-1965) les a fait disparaître des têtes féminines en terres chrétiennes et cette libération explique l’incompréhension devant l’arrivée du « foulard islamique » depuis la fin des années 1980.
Ce voilement a une histoire très ancienne et n’est pas l’apanage du christianisme ni de l’islam : c’est une pratique de toutes les sociétés antiques du pourtour méditerranéen, poursuivie tout au long des siècles. L’auteure tente de comprendre les violences et les beautés des voiles portés ou fantasmés en Occident. Son étude débute par celle du voile masculin, pratique massive au Moyen-Orient qui n’existe plus en Europe mais qui fut de règle pour le veuf, le pénitent et le moine de l’Ancien Régime… Il subsiste aujourd’hui avec les masques de la violence (vêtements de casseurs, de braqueurs, de guerrier terroriste ou antiterroriste). Auparavant ce voile féminin voulait protéger de la tentation, maintenant il veut protéger de la punition.
Pour ce qui concerne les femmes, « les Pères de l’Église au IXe siècle ont fait du voilement de (leur) tête et de (leur) corps un enjeu crucial où se mêlent questions morales et […]