«Si Dieu avait un visage, à quoi ressemblerait-il?» Avec une telle interrogation, cette chanson aborde frontalement les enjeux de la spiritualité et de la foi. Sorti il y a plus de 25 ans, ce tube continue d’interpeller les auditeurs avec son refrain: «Ouais, ouais, Dieu est grand, ouais, ouais, Dieu est bon», un refrain plutôt ironique qui sonne plus comme une question ou un défi qu’une affirmation ou une louange.
Composé par le rockeur Eric Bazilian et chanté par l’artiste de folk-rock Joan Osborne, ce morceau pose toutes sortes de bonnes questions. Se retenant sagement d’apporter des réponses catégoriques, la chanteuse demande ce que tout être humain, un jour ou l’autre, s’est demandé en pensant à Dieu. Si Dieu a un nom, comment s’appelle-t-il? S’il venait nous rendre visite, à quoi le reconnaîtrions-nous? Et si Dieu était comme l’un de nous?

Il s’agit d’une de ces chansons que l’on peut interpréter de différentes manières. Elle peut être entendue comme l’écho d’un humanisme facile et superficiel: «Dieu ne pourrait-il pas être en chacun de nous? Tout être humain n’est-il pas un petit peu divin?» Une telle approche fait la part belle à l’humanité en rabaissant Dieu à notre niveau. Mais ce serait ignorer l’aspiration presque universelle à la vision d’un Dieu «autre», un Dieu grand et glorieux dont le texte se fait l’écho dans la première strophe: «Si tu le rencontrais dans toute sa gloire, que lui demanderais-tu?» C’est pourquoi la chanson peut aussi être […]