Pour débuter cette deuxième journée de festival, et parce qu’il n’y a pas que la Sélection officielle mais aussi de nombreuses sélections parallèles pendant la quinzaine, passage par l’Espace Miramar sur la Croisette pour assister dès 8h30 à la projection du film d’ouverture de la Semaine de la Critique, When You Finish Saving The World, en séance spéciale.

Une comédie riche en émotion et profonde à la fois dans ses thématiques abordées écrite et réalisée par le réalisateur américain, bientôt quadragénaire, Jesse Eisenberg. Nommé aux Oscars à plusieurs reprises, il signe là son premier long métrage, inspiré de son livre audio éponyme. Il est aussi l’auteur de plusieurs pièces de théâtre et écrit régulièrement pour le New Yorker.

Il trace le portrait amusant et particulièrement perspicace d’une mère et de son fils qui, alors que tout semble les opposer, se ressemblent sans doute plus qu’ils ne veulent bien l’admettre.

Avec eux deux se dessinent les oppositions assez classiques que peuvent générer les écarts de générations, les espoirs déçus de parents, et le désir d’affirmation d’un adolescent. Ce sont aussi plus généralement des regards qui se posent avec tendresse et finesse sur le monde, la politique, les violences conjugales, l’engagement social, les soifs révolutionnaires, les nouvelles formes de célébrités virtuelles, l’écologie ou le capitalisme. Mais derrière tout ça, surtout, une formidable mine de tendresse et de drôlerie qui transpire de chaque instant, de chaque réplique et de chaque regard.

Un casting remarquable

Pour bonifier les bons sentiments de l’histoire, un casting remarquable avec d’abord les deux rôles principaux, la mère et son fils, joués respectivement par une formidable et émouvante Julianne Moore et le jeune canadien Finn Wolfhard, l’un des gamins, Mike Wheeler, de la série Stranger Things. Mais cela va aussi pour l’ensemble des personnages plus secondaires qu’ils côtoient, tous impeccables à l’écran. La réalisation d’Eisenberg est tout à fait excellente, rappelant par instant un certain Woody Allen dans le traitement de ses personnages, comme d’ailleurs la bande son d’Emile Mosseri, dont on avait déjà pu entendre son travail dans Minari (l’un des films labellisé « Cannes 2020 », année où le Festival n’avait pu avoir lieu).

Sourires dans la salle, brise fraiche sur nos émotions pour ce début de journée cannoise sous le soleil.

Une mère et un fils appelés à se re-découvrir, se rencontrer tout à nouveau… faire un pas l’un vers l’autre. C’était ce matin à Cannes, mais ne ratez pas vous aussi ce beau rendez-vous en salles quand When You Finish Saving The World sortira dans les salles !