L’underground turc s’affirme comme l’une des forces créatrices d’une culture en plein renouvellement. Depuis le milieu des années 1990, il règne dans Beyoğlu – le quartier occidentalisé d’Istanbul – une profonde nostalgie mêlée à la créativité la plus intense qui n’a jamais cessé de produire une culture alternative que l’on appelle yeraltı.
Ce courant repose sur plusieurs strates de culture populaire : la musique arabesk, le rock… On le trouve dans les films d’horreur, les films de série b, fantastiques ou sociaux, des années 1970. Il s’incarne aussi dans une forme qui se réinvente en permanence : la caricature et tous les petits magazines satiriques qui servent « d’école » aux auteurs.
Dans la Turquie actuelle, les écrivains marginaux échappent eux aussi à la mise au pas et sont la preuve qu’une littérature alternative existe. Les œuvres du courant yeraltı font déjà partie des repères de la littérature contemporaine. Elles ravivent et poursuivent le mythe romantique et bohème des modernistes turcs des années 1960 avec, en arrière-plan, le cadre terrible et somptueux d’un Istanbul sordide et impérial.
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