Cette jeunesse évoquée par le titre est-elle sensée être l’objet inaccessible de la quête des deux héros du film ou bien l’antithèse de ce que Sorrentino nous montre, des amis âgés vivant plutôt mal leur vieillesse ? Nos deux héros dialoguent en effet, au cours de leurs promenades, sur leur jeunesse passée et les petites misères de la vieillesse, et sur ce qu’il reste à la fin d’une vie, dans un mélange de mélancolie et d’ironie à la fois réjouissant et émouvant.
Comme souvent chez Sorrentino, les personnages principaux sont entourés de toute une galerie de personnages secondaires : un jeune acteur qui travaille un rôle qu’il ne sent pas bien, une jeune et pas très jolie masseuse qui occupe les rêves de Fred, un sosie de Maradona sous bombonne d’oxygène mais encore capable de jongler du pied avec une balle de tennis, une Miss Univers qui fait fantasmer les deux amis, ou un alpiniste philosophe qui console Lena de ses peines de cœur. Des personnages qui renvoient à Fred et Mick l’image de leur propre déclin et réveillent les fantômes de leur jeunesse et qui créent une ambiance à la fois ironique et morbide, le tout dans des images très sophistiquées.[…]