Dans le livre de Umberto Eco, Le nom de la rose, Jorge, le bibliothécaire d’une abbaye, est animé par une égale haine de la philosophie et du rire. Il cache le second livre de la Poétique d’Aristote qui fait l’éloge du rire et empoisonne les moines qui veulent en faire la lecture, persuadé d’être en fidélité à Dieu afin de combattre le diable et ses œuvres. Guillaume, le moine philosophe chargé d’enquêter sur les crimes de l’abbaye, s’oppose au bibliothécaire et enseigne à Adso, son jeune disciple :

« Le devoir de qui aime les hommes est peut-être de faire rire de la vérité, faire rire la vérité. »

Le rire, l’humour, la dérision sont des antidotes salutaires pour éviter à la théologie de déraper vers l’idolâtrie. J’aime à penser qu’il est arrivé à Dieu d’utiliser l’humour pour parler aux humains. Le mot humour commence comme humilité et finit comme amour.