La montée des tensions sur fond de radicalisations religieuses illustre chaque jour la nécessité d’entretenir le dialogue interreligieux. Le phénomène traverse les frontières et aucune région du monde ne peut prétendre être épargnée. Mais comment dialoguer sans connaître l’autre, ce qui fonde sa foi – comment même un dialogue est-il possible si la parole de l’autre semble attaquer les bases de ma propre foi ? Les questions fondamentales sont les mêmes de l’Afrique à l’Europe, même si les enjeux géopolitiques diffèrent. Un organisme unique, l’institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa (mot qui signifie «l’accord»), centre de formation religieuse installé à Rabat, au Maroc, se consacre entièrement à cette problématique du dialogue interculturel et interreligieux. Il est soutenu par le Défap, à la fois par un financement direct et par l’envoi de boursiers.

Bernard Coyault, directeur de l’Institut, a été sollicité dès 2011 pour réfléchir avec un petit groupe rassemblant protestants et catholiques à la mise en place de ce lieu de formation des cadres laïques. Il témoignait en février dernier : «L’intuition originelle du projet était de créer un lieu où l’on peut rencontrer l’autre avec une certaine exigence intellectuelle, en s’appuyant notamment sur l’expérience des cours «à deux voix»  […]