Cette université fondée par l’Église presbytérienne au Congo, et soutenue par le Défap, forme des pasteurs, des juristes, des agronomes, des économistes, en conjuguant une qualité d’enseignement très reconnue et de solides valeurs chrétiennes. Son recteur Simon Kabue Mbala, qui est aussi pasteur et professeur de Nouveau Testament, de passage en France au cours de ce mois de mai 2019, a été invité par diverses paroisses protestantes. Il y a plaidé pour la poursuite des échanges entre France et RDC, cruciaux pour cette université aux moyens limités et dont l’avenir se construit à travers une lutte quotidienne.

Que représente aujourd’hui l’UPRECO en République Démocratique du Congo ?

Simon Kabue Mbala : L’UPRECO a été fondée par l’Église presbytérienne au Congo. C’est une université qui se trouve au cœur de la province du Kasaï – une région de République Démocratique du Congo qui est très pauvre et enclavée, essentiellement pour des raisons politiques : elle est généralement vue comme le bastion de l’opposition au pouvoir central. À l’origine de la création de l’UPRECO, il y a eu tout d’abord la volonté de l’Église de mieux former ses pasteurs, afin qu’ils soient mieux outillés pour accompagner, mais aussi transformer les humains et la société : la première filière ouverte a été la faculté de théologie. Puis, pour lutter contre l’un des maux majeurs du pays qui est la corruption, l’Église a ouvert une faculté de droit. Ensuite, comme le Congo est un pays très riche, mais dont la population est très pauvre et où beaucoup meurent de faim, a été créée une faculté d’agronomie, à laquelle est venue s’ajouter celle d’économie. Et comme le monde aujourd’hui est globalisé, qu’il faut pouvoir s’y adapter, l’UPRECO s’est dotée d’une faculté d’informatique. […]