Daniel Cremer était parti en mission de Service Civique avec le Défap au cours de l’année scolaire 2012-2013, comme assistant d’éducation à l’école primaire protestante Kallaline, en Tunisie. Il était alors étudiant à l’université Joseph Fourier, à Grenoble. À son retour, il était devenu lauréat de l’Institut du Service Civique (rebaptisé aujourd’hui l’Institut de l’Engagement) et avait intégré l’École normale supérieure de Lyon en licence en Sciences de la Terre. Cinq ans après, il revient sur ce que cette période a apporté dans sa vie. Témoignage.

Vous faisiez partie de la première génération des volontaires du Service Civique. Cinq ans après, comment voyez-vous cette expérience ?

Daniel Cremer : Je vois cette période un peu comme une parenthèse dans ma vie. Une bulle, un temps à part… En même temps, elle m’a beaucoup apporté sur le plan personnel. J’ai toujours une pensée émue pour tout ce que j’ai vécu pendant mon Service Civique ; je suis toujours en contact avec des personnes que j’ai rencontrées à cette occasion, et nous échangeons régulièrement. D’une certaine façon, cette expérience m’a aidé à me construire ; ce que j’ai vécu et appris m’accompagne encore aujourd’hui. Ça se manifeste souvent dans des détails du quotidien, une chose que je vis et qui me renvoie à telle expérience, telle rencontre faite au cours de mon Service Civique. Pour donner un exemple, en ce moment j’habite à Marseille ; il y a un quartier que j’aime beaucoup, dans la vieille ville, qui est le quartier de Noailles. Il me rappelle la médina de Tunis, avec ses petits cafés, ses petits commerces. Il m’est arrivé d’y parler quelques mots d’arabe, et tout de suite, ça suffit pour permettre un échange : on me demande d’où me vient mon accent tunisien, et la conversation s’engage […]