L’institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa (qui signifie « l’accord ») se déploie grâce à un réseau de quatre-vingt professeurs associés venant d’Europe ou d’Afrique. Ils y développent une expertise de formation en théologie partant du contexte et visant le « vivre ensemble ». Dans un pays comme le Maroc où les chrétiens sont en minorité, c’est l’occasion de penser ensemble la dimension minoritaire d’une culture.

Au début, comme souvent, c’est d’abord une histoire d’amitié. Celle qui lie le pasteur de l’Eglise évangélique du Maroc, Samuel Amédro a l’évêque, Vincent Landel. Face à l’augmentation du nombre de chrétiens, des étudiants subsahariens principalement, des paroisses nouvelles émergent dès les années 90. Pourtant, tout dans les années 80 nous laissait penser que l’Église y était en déclin.

Plus encore durant la décennie des années 2000, un manque de pasteurs et de prêtres se fait sentir. C’est face à ce constat qu’est créé l’institut. Son but : former des responsables religieux pour accompagner dans une volonté d’ouverture. Oublions la crainte et la peur. Pour les étudiants résidant au Maroc, l’Eglise est un refuge, une communauté, un lieu de ressources dans un contexte parfois difficile (manque de moyens, décalage culturel, racisme…). Mais ce refuge peut aussi devenir tentation de repli. Il est alors nécessaire de penser sa présence chrétienne comme témoin de Jésus-Christ : apprendre à connaitre et aimer les gens qui nous entourent et vivre positivement ce temps au Maroc.