Jeune professeure des écoles, elle a travaillé comme assistante d’éducation dans un complexe scolaire de l’EPMB (l’Église protestante méthodiste du Bénin), partenaire du Défap dans ce pays. Elle y était en mission en même temps que deux autres envoyées du Défap, Laura Better et Lygia Sauve. Une expérience qui enrichit déjà la vision qu’elle peut avoir de son métier – et qui, en attendant d’exercer en France, l’a poussée à rester au Bénin pour la prochaine année scolaire.

Comment s’est passée votre intégration au Bénin ?

Chloé Waline : J’ai été extrêmement bien accueillie par l’ensemble des enseignants, et par toutes les personnes que j’ai pu croiser, les parents d’élèves, les enfants… Ensuite, il y a eu des défis, bien sûr : le nombre d’élèves, par exemple. Là où j’étais, il y avait douze classes en primaire, avec une moyenne de 35 à 40 enfants par classe. J’ai dû endosser le fait d’être utile partout et pour tous, et de travailler avec tout le monde. J’avais le sentiment que tous les collègues voulaient travailler avec moi, que tous les enfants voulaient que j’intervienne dans leur classe ; il a fallu gérer le temps et que j’apprenne à me partager. Du coup, j’ai dû adapter ma manière de voir les choses : j’envisageais au début que je pourrais faire surtout du soutien aux élèves en difficulté, notamment en lecture. Puis j’ai réalisé que si je m’engageais dans cette voie, les autres enfants pourraient être lésés… […]