Que vous a apporté la formation reçue au Défap avant votre départ ?

La formation du Défap nous a ouvert des portes et donné des grilles de lecture essentielles. Grâce à elle, nous avons eu une bonne compréhension de la situation que nous allions rencontrer en Afrique, et cela nous a beaucoup aidés pendant notre service : analyse économique sur l’Afrique et ses flux de population qui quittent les terres pour aller vers les côtes, explosion à venir de la demande de production de denrées alimentaires dans laquelle l’église n’était pas présente, sensibilisation à la crise potentielle de la jeunesse (exode rural, immigration, chômage…).  Toutes ces données nous ont permis de mieux cerner l’environnement dans lequel nous allions évoluer. Cela a donné une couleur à notre mission, à notre service. Si on voulait avoir un impact, il fallait donc s’intéresser à cette jeunesse. Comment lui donner du travail ? Empêcher l’exode rural ?

Et aujourd’hui, où en êtes-vous dans votre engagement ?

Nous sommes impliqués dans deux ministères. Heesuk, dans l’éducation, pour développer avec le gouvernement du Sénégal un projet intitulé « Lecture pour tous » (financé par une organisation américaine). Après une première année de préparation, le  programme va être lancé en septembre avec trois langues majeures. Ce projet est parti du constat que l’échec scolaire était dû à la non prise en compte de langue maternelle des enfants. Le français sera donc enseigné comme une langue étrangère. Il faut désormais former les cadres et les enseignants à cette méthode d’apprentissage qui met en place une cohabitation progressive de la langue française avec la langue maternelle.