Les droits des enfants sont de plus en plus menacés dans le pays, non seulement du fait des difficultés à accéder à une éducation de qualité, mais aussi et surtout à cause de la violence. Les enfants d’Haïti figurent parmi ses premières victimes, soit parce qu’ils sont directement ciblés par des gangs que plus rien n’arrête, soit parce qu’ils sont recrutés comme combattants par des groupes criminels.

La vidéo a largement circulé sur les réseaux sociaux en Haïti au cours des derniers jours. On y voit un enfant d’une dizaine d’années tout au plus, un masque sur le visage, qui exhibe une arme automatique de gros calibre. Le garçon explique être en guerre avec le chef d’une bande armée rivale à la sienne. Les images ont été tournées à Martissant, un quartier pauvre de l’ouest de Port-au-Prince totalement contrôlé par des gangs depuis juin dernier.

Si l’enrôlement d’enfants dans des groupes armés n’est pas en soi une nouveauté (des cas similaires avaient déjà été signalés à l’époque des milices de François Duvalier), la diffusion de ces images est intervenue dans un contexte très particulier : celui d’une guerre civile opposant des gangs rivaux en plein milieu de la capitale Port-au-Prince, qui s’est traduite par des dizaines de morts, de multiples incendies volontaires, la fuite de plus de 9000 personnes et de véritables actes de barbarie. Au sein de la population civile prise en otage par les combats, les plus fragiles face aux violences étaient les femmes et les enfants, qui figurent nombreux parmi les victimes. Aux meurtres, cas de torture et enlèvements contre rançon, sont venus s’ajouter des cas de plus en plus fréquents d’enrôlement de combattants de plus en plus jeunes par les […]