Remettre des civils à la tête du pays. Pour y parvenir au plus vite, une centaine de partis politiques guinéens ont lancé le Collectif des partis politiques (CPP). La coalition, présentée lundi 3 janvier à Conakry, va plancher sur une position commune afin de présenter à la junte au pouvoir un calendrier du retour des civils à la tête du pays, indique RFI. “Nous allons lui déposer un mémo qui comportera la position qui est la nôtre par rapport aux grandes lignes de la Constitution, au code électoral, à l’organe de gestion des élections, au chronogramme et à la durée de la transition ainsi que sur le fichier”, détaille Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).

Les propositions émises par le collectif seront défendues devant la junte (Comité national du rassemblement pour le développement) sous réserve que celle-ci accepte sa création. “Nous avons besoin d’avoir un cadre de dialogue pour essayer d’aplanir autour de la table nos divergences”, souligne Cellou Dalein Diallo. La présidente du Front pour l’Alliance Nationale (FAN), Makalé Camara, explique à RFI : “Ce que nous demandons au CNRD, c’est de parler avec nous, parce que le CNRD ne parle pas avec les partis politiques. Ce que nous souhaitons concrètement, c’est que ce lien soit établi où le CNRD dialogue avec les partis politiques et prenne en compte nos contributions pour que nous puissions nous aussi participer à cette transition”.

Des sanctions prononcées

La communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réclame des élections dans les prochains mois en Guinée. Le pays a d’ailleurs été suspendu de ses instances et les membres de la junte ont écopé de sanctions individuelles. Depuis le 5 septembre, jour où une unité d’élite de l’armée guinéenne s’est emparée du palais présidentiel et a capturé le président, Alpha Condé, la junte est au pouvoir. Les auteurs du coup d’État, menés par le colonel Mamadi Doumbouya, ont annoncé la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et des institutions ainsi que la fermeture des frontières.

Les putschistes ont expliqué le renversement du gouvernement par la pauvreté et la corruption endémique. Depuis, un gouvernement de transition a été mis en place, mais les couacs sont nombreux. Et à la fin du mois de décembre, le colonel Doumbouya promettait de rendre le pouvoir aux civils après des élections, refusait toujours qu’un délai lui soit imposé, rapportait alors Le Monde. Le militaire se contentait de dire qu’un calendrier serait établi par le Conseil national, en cours de constitution, qui fait office d’organe législatif.