C’est une date que nous aurions tellement préféré ne plus avoir à rappeler”, écrit Libération. Mardi 8 mars, cela fera onze mois que le journaliste Olivier Dubois, correspondant au Mali de Libé, du Point et de Jeune Afrique, a été enlevé à Gao, dans le nord du pays. Le 8 avril 2021, il quittait son hôtel pour se rendre à un rendez-vous, dont il n’est pas revenu, rappelle le quotidien. Il s’agit, aujourd’hui, du seul otage français dans le monde.

Nous savons qu’il est détenu par le JNIM, un groupe armé jihadiste, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Nous savons qu’a priori, il est en vie. Mais nous ignorons tout des conditions de sa détention, du lieu même où il se trouve, de son état d’esprit, de sa santé. C’est long, onze mois, avec tant d’incertitudes et de questions sans réponses. C’est long pour nous, ses confrères et consœurs, mais c’est surtout long pour ses amis et sa famille”, s’inquiète le journal de gauche, dont les journalistes disent régulièrement penser à lui, ne pas l’oublier et entretenir un espoir de le revoir.

“Notre détermination reste intacte”

Deux coups d’État au Mali en moins d’un an, un autre au Burkina Faso : le Sahel reste l’une des principales zones de conflits et d’insécurité du monde rappelle Libération. Le quotidien constate que la guerre en Ukraine monopolise l’attention. Certes, légitimement, mais Libé se demande si “le sort d’Olivier est encore une priorité pour (le) gouvernement” français. D’autant que les relations entre Paris et Bamako n’ont jamais été aussi tendues, ce qui a notamment entraîné l’annonce du départ des forces françaises de Barkhane, dont la principale base se situe à Gao. C’est-à-dire là où Olivier Dubois a été enlevé.

Les proches du journaliste ont été reçus, pour la première fois, par le directeur du cabinet de Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, le 25 février dernier. D’après Libé, ils auraient eu l’assurance que les recherches se poursuivaient. Aucun candidat à la présidentielle n’a prononcé le nom d’Olivier Dubois, déplore le journal. Parallèlement, de nombreux citoyens ont pourtant montré leur solidarité via une pétition exigeant sa libération. Elle a recueilli 55.000 signatures depuis sa publication le 6 janvier.

La mobilisation se poursuit et, à ce titre, “Reporters sans frontières organise à 20 heures une projection sur les murs du Panthéon”, en hommage au journaliste. Des prises de parole sont prévues. “Olivier, notre détermination reste intacte. Et malgré la surenchère de tragédies qui encombre le monde, nous continuerons à tout faire pour te revoir enfin, libre”, conclut Libération.